Chaque fin d’année, le rituel recommence : les “entretiens annuels d’évaluation”.
Sur le papier, c’est un moment privilégié pour “faire le point”, échanger, aligner les objectifs et célébrer les réussites.
En réalité, trop souvent, c’est un exercice figé, codifié, où chacun joue un rôle.
Le manager veut paraître juste, le collaborateur veut paraître fort.
Et dans ce théâtre de la performance, le dialogue devient parfois une formalité.
Quand l’entretien devient une mise en scène
Les mots sont mesurés, les sourires convenus.
Le manager coche des cases sur une grille d’évaluation, le collaborateur tente d’éviter les maladresses.
Mais derrière la façade, se cache une peur : celle de ne pas être reconnu, de ne pas être entendu, de ne pas être “à la hauteur”.
Ce climat inhibe l’authenticité et freine la confiance.
Combien de talents se sont éteints dans ces moments où l’on évalue les chiffres, mais jamais les émotions, les idées ou le potentiel ?
De l’évaluation à la relation
Un vrai entretien n’est pas un contrôle.
C’est un moment d’écoute mutuelle, un espace pour comprendre ce que l’autre vit, pense, ou espère.
L’intelligence émotionnelle ne s’improvise pas : elle se cultive.
Elle commence par une posture sincère — celle d’un manager qui veut comprendre avant de juger, et d’un collaborateur qui ose exprimer ses besoins sans crainte.
C’est dans cette réciprocité que naît la motivation durable.
Transformer le contrôle en croissance
Et si l’entretien annuel devenait un rendez-vous de croissance ?
Un moment pour parler d’apprentissage, de progression, de sens.
Remplacer la question “qu’as-tu accompli ?” par “qu’as-tu appris ?”
Remplacer la peur de l’erreur par la fierté d’avoir évolué.
Car les entreprises qui cultivent l’écoute et la reconnaissance sincère ne gagnent pas seulement en performance — elles gagnent en humanité.
Alors, la vraie question est peut-être celle-ci :
te souviens-tu du dernier entretien où tu t’es senti vraiment écouté ?
